Discours de M. Bernard Emié à Constantine [ar]

Monsieur le Consul Général,
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs,

Je suis très heureux de vous accueillir ce soir à l’Institut français de Constantine et d’être pour la première fois dans votre ville magnifique, qui a donné à l’Algérie tant de grandes personnalités, dont d’ailleurs votre actuel Premier ministre.

C’était pour moi un objectif stratégique de venir rapidement à l’Est de l’Algérie après être allé récemment à Oran, où s’est tenue le 10 novembre dernier la seconde réunion mixte économique franco-algérienne, en présence de MM. Fabius et Macron.

Mais, je le disais à l’instant à la presse, M. Fabius devrait, courant 2015, venir dans l’Est de l’Algérie à l’occasion d’un nouvel évènement économique.

Je souhaite dire que nous vivons aujourd’hui une période tout à fait exceptionnelle du partenariat franco-algérien. Le président Bouteflika a utilisé le terme de « partenariat d’exception », en indiquant récemment au Ministre Fabius qui lui rendait visite que jamais depuis l’Indépendance nos relations n’avaient été à un tel niveau de qualité. Je crois pouvoir dire que depuis la visite d’Etat du président Hollande en décembre 2012 notre objectif de renforcer dans tous les domaines ces relations bilatérales progresse bien.

Je suis arrivé à Alger pour prendre mes fonctions il y a environ trois mois. C’est une période récente, mais je n’ai pas touché terre tellement le rythme de la relation bilatérale est soutenu avec les visites de hautes personnalités françaises en Algérie et les visites de hautes personnalités algériennes en France, dont la visite de votre Premier ministre - qui était la première visite d’un Premier ministre algérien en France de manière officielle depuis plus de dix ans -, pour ce Comité intergouvernemental de haut niveau qui a été parfaitement réussi avec 7 ministres algériens, une dizaine de ministres français et la signature de 25 accords dans tous les domaines de coopération possibles. Ces accords doivent se traduire par des projets concrets sur le terrain au bénéfice de nos populations dans le cadre de ce qu’on appelle un partenariat gagnant-gagnant, avec une volonté de faire des deux côtés : de « fer », et de « faire ». J’insiste sur ce double « faire », car nous sommes effectivement très engagés.

Naturellement, la ville de Constantine est un terreau très fertile pour le développement de ces projets dans tous les domaines. Cette très belle ville, la troisième de votre pays, plaque tournante de l’Est algérien, est pour nous un lieu majeur. Votre histoire, votre patrimoine font de Constantine un espace multiculturel, un lieu d’échange. Et ce sont ces avantages inestimables qui ont présidé au choix de Constantine comme capitale de la culture du monde arabe tout au long de l’année 2015. Ce sera une formidable opportunité culturelle et économique pour votre ville. L’événement va débuter le 16 avril 2015 et la France - nous en avons parlé aujourd’hui en rencontrant au déjeuner des personnalités impliquées dans la préparation de cet événement - souhaite accompagner cet élan par des contributions culturelles diverses : des ouvrages dédiés, des livres, des récits, des spectacles, des participations à des conférences avec de grandes personnalités françaises et des projets de coopération institutionnelle avec Grenoble, jumelée depuis si longtemps avec Constantine, avec Mulhouse jumelée avec la ville d’El Khroub.

Ce sont des sujets que nous avons discutés à Paris avec le Premier ministre Sellal, avec votre Ministre de la Culture Mme Abidi, mais aussi avec des personnalités françaises prêtes à s’investir, dont M. Jack Lang, président de l’Institut du Monde arabe, qui a proposé de renforcer la coopération entre l’Institut du Monde arabe et l’Algérie. Vous allez avoir bientôt de grandes salles de spectacles refaites à neuf, les salles El Khalifa et Malek Haddad, le théâtre, vous allez avoir un Zénith de 3000 places. Et nous aurons à cœur de faire des propositions d’artistes et de spectacles qui viendront enrichir une programmation qui s’étalera sur une année complète, pour le plus grand plaisir naturellement, non seulement des habitants de Constantine, mais des habitants de toute la région, des habitants de toute l’Algérie, des habitants de l’espace arabe et de l’espace euro-méditerranéen.

En Algérie, avec Alexis Andres, le Conseiller de coopération et d’action culturelle, avec Jean-François Albat, dynamique, directeur de l’Institut Français de Constantine, que je remercie pour son accueil, avec bien sur notre nouveau Consul général à Annaba - mais qui va passer une partie de sa vie à Constantine -, M. Franck Simaer, nous allons monter un maximum d’opérations.

Pour moi, venir à Constantine, c’était l’occasion d’un premier contact avec les personnalités de cette ville, le Wali naturellement qui m’a reçu très longuement, en présence du président de l’Assemblée populaire de la wilaya, avec aussi les autres personnalités qui participent au dynamisme économique et culturel de votre ville.

Nous avons beaucoup de projets ici et déjà une présence économique très importante. Je suis heureux de savoir que Lafarge est très présent, le groupe Accor, dont je salue le directeur de l’hôtel Novotel et Ibis, le groupe Véolia Eau, le groupe Alstom, la RATP mobilisée pour le développement du tramway. Je peux vous dire que le prochain Comefa, Comité mixte économique franco-algérien, devrait se réunir l’an prochain dans votre région pour faire le point de la coopération économique entre nos deux pays.

Nous serons très mobilisés avec toute l’équipe de l’ambassade, avec le Consul général, pour saisir ici toutes les opportunités de développement économique.
J’ai parlé du jumelage entre Constantine et Grenoble. Un nouveau maire a été élu à Grenoble lors des élections municipales récentes : je suis confiant qu’il aura à cœur de dynamiser le jumelage qui existe déjà. Je sais que la présence française dans cette région est importante, mais elle peut encore augmenter et nous serons tous mobilisés à cet effet. J’ai eu cet après-midi une réunion de travail très passionnante avec les recteurs des universités de Constantine, que je vois ici et que je salue chaleureusement. Nous avons déjà beaucoup d’échange entre les professeurs, entre les étudiants, nous avons beaucoup de boursiers, nous avons beaucoup de programmes de coopération et nous sommes disposés à faire plus au service de tous ces étudiants, car vous êtes, à Constantine, une ville jeune, une ville étudiante, une ville dynamique. Nous sommes prêts aussi à accueillir les meilleurs pour poursuivre leurs études en France, dans le cadre du travail qui est fait par le service culturel.

En m’adressant aux Français qui sont ici ce soir, je souhaite leur dire que notre relation a rarement été aussi bonne et je souhaite rendre hommage de nouveau au travail du Consulat général à Annaba et au travail de l’Institut français de Constantine. Nous sommes tout à fait disposés à être davantage au contact : le Consul général d’Annaba et son équipe assureront ici, à Constantine, des permanences consulaires sur une base régulière dans ces locaux. J’ai bien entendu le message des recteurs à Constantine sur les problématiques des visas, disant que c’est un peu loin d’aller à Annaba et qu’il faudrait sans doute essayer de faciliter un certain nombre de choses, et donc nous allons y travailler. Et puis je veux saluer les deux écoles de Constantine, Le Petit navire et Les Coquelicots, je sais qu’un travail magnifique est effectué. Nous avons l’objectif d’ouvrir une école française à Annaba mais peut-être un jour aussi à Constantine. Je veux remercier tous ceux qui participent aux associations des Français ici, je veux remercier les chefs d’îlots qui interviennent dans le cadre du travail du Consulat général et je veux remercier tous ceux qui se mobilisent comme autant de passerelles, autant de ponts entre nos deux pays. Ils jouent un rôle très important, ils jouent un rôle d’amitié entre nos pays.

Je veux leur dire que la France aujourd’hui fait preuve dans la relation avec l’Algérie d’un grand volontarisme, d’un grand enthousiasme et d’une volonté d’aller de l’avant.
Signalez-nous, chers compatriotes, qui vivez au milieu de nos amis algériens, les opportunités que vous constatez. Signalez-nous les frustrations peut-être de certains milieux. Signalez-nous au fond tout ce qui peut nous intéresser, pour avoir une action ici, au plus près de la population et des intérêts de nos partenaires.

La culture - nous avons beaucoup parlé aujourd’hui de francophonie, je suis content de voir mon ami Yacine Hannachi, présent parmi nous, que j’ai décoré il n’y a pas très longtemps des insignes de chevalier des Arts et Lettres - la culture est naturellement une passerelle essentielle entre nos deux pays. Je vous demande à toutes et à tous de participer à cet élan extraordinaire aussi de la francophonie en Algérie.

Je voulais vous remercier d’être présents ce soir. Vous êtes des Français de Constantine, vous êtes des partenaires des amis algériens, acteurs de cette relation algéro-française, vous êtes autant de témoins, d’acteurs et je dirais de personnalités mobilisées de cette relation franco-algérienne, que nous souhaitons toujours meilleure et toujours aussi active. C’est cela que je voulais vous dire ce soir.

Je reviendrai souvent à Constantine, sûrement dans le cadre de la préparation « Constantine, capitale culturelle du monde arabe », mais aussi parce que dans cette région, nous avons des intérêts très forts, nous voulons faire davantage, et nous voulons pour cela nous appuyer sur vous.

Je vous remercie et je vous souhaite une bonne soirée.

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publié le 10/01/2021

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